Grades

L’une des préoccupations d’un pratiquant d’aikido pourrait être l’obtention d’un grade. Nous disons « pourrait » car celui-ci n’est absolument pas indispensable dans la progression de l’aikido surtout si l’on considère l’aikido comme un moyen de développement personnel, qui est la manière dont nous enseignons au Misogi. Effectivement, être 3è kyu ou 2è dan de son accomplissement personnel ne veut pas dire grand-chose. 

Si on se réfère à la tradition, le grade n’existe pas dans un dojo ou du moins pas sous la forme à laquelle pensons à savoir un degré de valeur. Il faut plutôt le voir comme le jalonnement d’un parcours : ce n’est pas l’objectif qui est important mais la démarche. Quand le pratiquant quittait un dojo,  il recevait de son maître un parchemin énumérant les techniques pratiquées et la durée de l’enseignement donc une reconnaissance du travail accompli. Les grades et donc les examens ont été introduits par les élèves de Ueshiba lorsqu’ils ont commencé à diffuser l’enseignement de O Sensei. Celui-ci a débuté à la cour impériale et dans l’armée et celle-ci a très vite réclamé un système d’évaluation de la progression en aïkido au même titre que les galons. Quand l’aïkido est arrivé en Europe, on a rajouté les couleurs pour identifier les différents grades.

Ceci étant dit, nous pouvons comprendre, étant donné notre esprit cartésien, que le pratiquant, à défaut de s’auto évaluer, cherche à savoir où il en est dans sa progression. Dans ce cas, plusieurs possibilités s’ouvrent à lui :

Le passage d’un grade n’étant pas obligatoire, il peut faire le choix de ne passer de grades et se contenter tout simplement du bien être apporté par la pratique.

Il peut également faire appel au « privilège du maître » qui  lui indiquera sa place dans le dojo et donc son grade.

Il peut aussi demander à être évalué par son professeur et dans ce cas, le passage de grade  s’impose. Celui-ci n’est pas un examen : on ne met pas un titre en jeu, on présente simplement son travail à son professeur. Le passage de grade implique la connaissance  de :

  • Catalogue des attaques et des techniques, celles-ci étant structurées suivant leur niveau de difficulté
  • Etiquette : saluts, comportements dans le dojo
  • Posture ou kamae : attitude, garde
  • Déplacements debout et à genoux
  • Chutes : plat vente, arrière, contrôlée, avant
  • Vocabulaire de base
  • Historique : origine, évolution
  • Compréhension : à quoi ça sert, comment ça marche,… ? 

Toutes ces matières sont résumées dans le Guide du Débutant(voir livres). Quant au niveau de difficultés des techniques, il sera précisé en fonction du grade demandé. Dans tous les cas, il est toujours possible de demander de l’aide à son professeur ou aux anciens. Je voudrais préciser ici  le rôle de l’ancien ou « sempaï » : celui-ci de tirer le débutant vers le haut, le rôle du débutant est de se mettre au niveau du sempaï. Par ailleurs des cours de rattrapage seront organisés en temps voulu pour ceux qui le souhaitent.

La progression se fait de Mu Kyu à 1er Kyu. Ceinture noire ou 1er Dan ou Shodan veut dire « débutant » en japonais. Il ne faut donc pas se méprendre sur la valeur du shodan : à ce stade débute l’étude de l’aikido. 

La première chose à se demander dans l’étude de l’aikido est de savoir ce que l’on cherche…sinon on a très peu de chance de trouver !